L'Isolation représente, à n'en point douter, un tournant capital dans le Journal de Renaud Camus.
Car jusqu'où va-t-il pouvoir se vider de la sorte ?
Car jusqu'où va-t-il pouvoir se vider de la sorte ?
L'Isolation est le journal qui pousse la dépense camusienne à son paroxysme et place son auteur face au mur (non isolé, donc, par ironie, possibilité de s'échapper).
Dépense d'énergie (onze heures de travail sept jours sur sept, sans vacances), dépense d'argent (encyclopédies, travaux d'isolation, grand écran, câble, Audi...).
Cette frénésie "dépensiste" est le cadre idéal, dès lors, pour régler son compte aux mots. Les obsessions d'ordre politique (contre-colonisation, déclin de l'usage de la langue française, égalitarisme décadent, dégradation des paysages) sont ainsi enchainées (dans tous les sens du terme), ratiocinées, stigmatisées comme pour les évacuer, les exorciser. En sort une impression de tristesse : Renaud Camus n'a plus rien de nouveau à nous dire là-dessus, mais aussi d'espoir : à force d'être épuisées, ces considérations seront peut-être transfigurées.
Dépense d'énergie (onze heures de travail sept jours sur sept, sans vacances), dépense d'argent (encyclopédies, travaux d'isolation, grand écran, câble, Audi...).
Cette frénésie "dépensiste" est le cadre idéal, dès lors, pour régler son compte aux mots. Les obsessions d'ordre politique (contre-colonisation, déclin de l'usage de la langue française, égalitarisme décadent, dégradation des paysages) sont ainsi enchainées (dans tous les sens du terme), ratiocinées, stigmatisées comme pour les évacuer, les exorciser. En sort une impression de tristesse : Renaud Camus n'a plus rien de nouveau à nous dire là-dessus, mais aussi d'espoir : à force d'être épuisées, ces considérations seront peut-être transfigurées.
Une assez grande tristesse nous saisit à la lecture de cet ouvrage : Renaud Camus écrit comme enfermé, renfermé. Plus de temps. Plus d'ailleurs.
On souffre littéralement de le "voir" transi de froid, inquiet pour ses finances, persuadé de ne pouvoir écrire que pour lui et de rares lecteurs (c'est lui qui le dit, pas moi). A tel point que l'on éprouve la désagréable impression que, parfois, il n'écrit quelques pages de ce Journal que pour lui (cf. les pages mortifères à propos de ses consultations encyclopédiques).
On souffre littéralement de le "voir" transi de froid, inquiet pour ses finances, persuadé de ne pouvoir écrire que pour lui et de rares lecteurs (c'est lui qui le dit, pas moi). A tel point que l'on éprouve la désagréable impression que, parfois, il n'écrit quelques pages de ce Journal que pour lui (cf. les pages mortifères à propos de ses consultations encyclopédiques).
Cependant, paradoxalement, le plaisir que procure L'Isolation est immense.
C'est que l'on a affaire à une oeuvre littéraire qui est en-deçà ou au-delà de la littérature, et en ce sens d'une sincérité vertigineuse.
Et l'on se dit, dès lors, qu'une nouvelle idée de la littérature prend forme (depuis longtemps préparée), et que cette grande saignée va être hautement régénératrice.
3 commentaires:
Pourait-être résumé par :" Qu'un sang impure abreuve nos sillons...".
Que cette saignée régénératrice vous transfuse!
J'aime la parenthèse "(depuis longtemps préparée)".
"Tournant capital", oh, purée, Beuchounet, qu'est-ce que vous me faites rire, je m'en pisse dessus !
Vous n'y croyez donc pas, vous ? Les carottes sont cuites selon vous ?
Enregistrer un commentaire