mardi 11 août 2009

Les doutes à Beubeuche

Je suis sans doute un âne, mais je ne comprends pas vraiment de quelle nature relèvent les échanges et enjeux sur l'internet.
Les insultes y vont bon train, cinglantes, radicales, sans appel souvent, sans motif parfois, entre personnes ne s'étant pas forcément vues, et qui, quelques heures après, peuvent se retrouver ailleurs sur la Toile ou au même endroit et discuter le bout de gras comme si, au fond, toute cette hargne passée ne les avait jamais concernés.
Moi, cela me consterne.
Car quel pouvoir veut-on ? Quel pouvoir peut-on raisonnablement chercher sur le web ? Il ne peut pourtant qu'être question de pouvoir (et ses succédanés et avatars : courtisanerie, entrisme, filtrage, jugements, etc...)
C'est comme si rien ne pouvait y aller sans hystérie, comme si l'immédiateté de son propos (celle avec laquelle on le balance, celle avec laquelle on le reçoit) alliée à l'absence de corps, de chair afférente ne pouvait que produire un affect hyperbolique, ostentatoire et inconséquent.

24 commentaires:

Georges de La Fuly a dit…

Ce que vous pouvez être rasant, quand vous faites votre intellectuel !

Pascal Labeuche a dit…

Oh, à vous écouter, je suis toujours rasant, alors...

Georges de La Fuly a dit…

C'est vrai.

Pascal Labeuche a dit…

Vous voyez que je ne dis pas que des conneries ! Mais pourquoi être là, alors ? Simple plaisir de sape ? Autre chose ?

merde a dit…

"Je suis sans doute un âne", voilà bien une pose d'intellectuel. Les ânes sont des animaux c'est bien connu.

Georges de La Fuly a dit…

« Vous vous adressez de nouveau à moi ? Vous, Rémi Pellet ?
Vous l'homme qui, manquant d'air en Méditerranée, a vainement cherché à reprendre son souffle dans le Vendômois ?
Vous, un des piliers de ce forum avec lequel j'ai pris tant de plaisir à échanger pendant quelques mois ?
Eh bien si tel est le cas vous m'en voyez ravi (et c'est sincère) mais également inquiet : je ne voudrais pas être responsable d'une asphixie. Et je n'aime pas les quenelles.
Très amicalement »

Voilà très exactement le genre de messages qui vous rendent insupportable.

Pascal Labeuche a dit…

Et pourquoi ?

Georges de La Fuly a dit…

Pascal, si vous ne comprenez pas, c'est que mon explication ne servira à rien. Il y a des choses, comme ça, qui ne peuvent se dire sans se transformer en malentendus sans fin… C'est comme certaines blagues, si vous voulez, qui ne peuvent s'expliquer sans perdre immédiatement tout leur sel.

Mais ne vous bilez pas, le sentiment de Georges n'a pas plus d'importance qu'une chiure de mouches sur les feuilles mortes au fond du jardin. De toute façon, on sait bien que vous allez continuer, continuer et continuer encore, c'est votre nature, sans doute. Vous êtes à la fois sympathique ET insupportable, un peu de la même manière que d'autres sont très antipathiques et intéressants.

Mais je ne veux pas gâcher votre tête à tête avec Brigitte, qui s'impatiente fort de ma présence "entre" vous deux. Je m'éclipse.

Pascal Labeuche a dit…

Je regrette votre éclipse.

Georges de La Fuly a dit…

Bon, pour résumer d'un mot, oui, vous êtes un âne.

Pascal Labeuche a dit…

Quand j'vous l'dis !

Madame a dit…

N'énemitoufflez pas sur des plages, de débarquements de naturistes, bêtonnées, votre protestivernation retranchée "hyperbolique,ostentatoire" et acceptez de ne pas maîtriser les conséquences.

Pascal Labeuche a dit…

Waouh ! Le grand retour de Madame ! En grande forme à ce que je vois !

Georges de La Fuly a dit…

On peut avoir une photo, Madame ?

F. T. a dit…

Ces querelles, ces insultes, même sur cristaux liquides, est-ce si nouveau, est-ce, surtout, propre à la blogosphère ? Sans doute celle-ci encourage-t-elle, par l’anonymat, la virtualité décervelée, et la dématérialisation singulière du langage, leur déchaînement. Mais à la fin, il n’y a rien de nouveau sous le soleil : « Considère, par exemple, les temps de Vespasien, tu y verras tout ceci : des gens qui se marient, élèvent des enfants, deviennent malades, meurent, font la guerre, célèbrent des fêtes, trafiquent, cultivent la terre, flattent, se montrent arrogants, soupçonneux, conspirent, souhaitent que certains meurent, murmurent contre le présent, aiment, thésaurisent, briguent les consulats, les souverains pouvoirs. […] Surtout, rappelle-toi ceux que tu as connus toi-même et qui, se tiraillant pour rien, négligeaient d’agir conformément à leur propre constitution, de s’y tenir et de s’y contenter. Mais il est nécessaire de se souvenir ici que le soin dont il faut entourer chaque action doit avoir sa propre estimation et sa proportion. Car, de cette façon, tu ne te décourageras point si tu n’as pas consacré aux choses inférieures plus de temps qu’il ne convenait. » (Marc Aurèle, Pensées, Livre IV, XXXII.) Dès lors, qu’importe ces querelles, peut-être. Vous aimez des auteurs, vous avez envie de nous faire partager vos lectures « cioraniennes » (si j’ose l’adjectif un peu malheureux) ou camusiennes : là est l’essentiel, et finalement, en partageant votre enthousiasme, vous serez toujours plus rare que ceux qui, banalement, haïssent…

Pascal Labeuche a dit…

Ce qui est nouveau, je trouve, depuis l'internet, Cher Monsieur, c'est l'inanité de ces sentiments et discours haineux.
Tout y est illusoire : il n'y a rien à conquérir, la fatuité est totale. C'est beaucoup d'agitation pour rien, ce n'est même pas de la guerre, ce n'est même pas de la conquête, ce n'est même pas la vie.
Alors n'allons pas croire que je souhaiterais que la blogosphère se transforme en monde de Oui-Oui, les querelles sont distrayantes, énergisantes et savoureuses, parfois.
Non, ce qui me gêne, encore une fois, c'est la fatuité qui sous-tend tout cela qui me gêne.
Et le pire, c'est que je ne dois même pas faire exception...

Georges de La Fuly a dit…

On a lu ce genre de prose mille et mille fois. Les grandes âmes citant Marc Aurèle ou Platon qui viennent nous expliquer que le Numérique n'a rien changé, et qui nous bassinent avec leur sagesse à la noix, on connaît. Si vous ne voyez rien de nouveau sous le soleil, ce n'est pas parce que rien n'est nouveau, mais parce que vous avez la vue basse. On nous a fait le coup mille fois, Bon Dieu, et ceux qui se prévalent de cette haute attitude sont le plus souvent ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Moi, ce que je vois, c'est que votre style est enflé et tout simplement mauvais, que votre pose est lourdingue et fatiguée. Voilà ce qui n'est pas nouveau, ce soir.

« Banalement, haïssent »… Pauvre tarte. Il n'est pas banal de haïr, et encore moins d'y réussir. Et votre enthousiasme de vieillard chenu est bien plus triste que toutes les querelles d'Internet. On dirait du mauvais Onfray, putain…

Pascal Labeuche a dit…

Georges, Georges, Georges...
"Pauvre tarte", c'est peut-être en trop, non ?
M. Tison tient un blog fort intéressant, et je ne trouve pas qu'il ait la vue basse.
Plutôt que de vilipender, pourquoi n'ouvririez-vous pas le débat ? On peut ne pas aimer telle ou telle prose, le dire, mais ne pourrions-nous pas rester courtois ?
Je ne souhaite pas que ce simili-blog qu'est le mien devienne un lieu d'insultes.
Merci.

Georges de La Fuly a dit…

« M. Tison tient un blog fort intéressant »

Et voilà, en quelques mots vous avez tout dit.

Merci.

Pauvre tarte, je maintiens.

Pascal Labeuche a dit…

Ce qui est curieux et intéressant, c'est que ce genre de propos intervienne lors d'échanges concernant les insultes sur internet...

Georges de La Fuly a dit…

"Curieux et intéressant"…

Ça alors, ça alors, ça alors !!! « Comme par hasard », comme dirait le nonce Sollers.

Dites, vous devriez en faire un thèse de troisième cycle, non ? Je suis certain que Jean-Mimi (Devésa, le grand subversif éroto-maniaco-dépressif) sera hyper enthousiaste, avec un sujet pareil. Je vois déjà l'affiche, au château de Plieux, le buffet, les personnalités, les flashs, et la partouze, après.

Georges de La Fuly a dit…

J'ai une autre idée : demandez au Grand Intellectuel (HB) du Parti de vous expliquer le secret de la chose. Nous aurons droit à un joli feu d'artifice de légèreté légère, à mon avis. Genre : « Il ne faut jamais oublier les classiques » (sic)

Pascal Labeuche a dit…

Vous esquivez, Georges, vous esquivez.
Et moi qui n'ai que le Bac, comprenez qu'une thèse de troisième cycle...

Georges de La Fuly a dit…

C'est sans doute parce que moi je n'ai pas le bac.